Aujourd’hui, nous allons explorer une théorie simple mais puissante qui peut aider et inspirer la gamification et la conception de l’expérience utilisateur (UX).
Si nous devions identifier l’élément essentiel qui crée l’engagement et l’immersion dans les jeux et que nous ne devions citer qu’un seul ingrédient, quel serait-il ?
Nous allons essayer de répondre à cette question en expliquant la théorie du game designer Raph Koster. Dans son livre « A Theory of Fun », il cherche à découvrir les ingrédients du plaisir. Bien que cette notion soit difficile à définir, tout le monde convient qu’elle est la source de l’engagement et de la fidélisation.
Pour Raph Koster, d’où vient précisément le plaisir de jouer ?
Apprendre est la clé de l’addiction
Pour Koster, le secret du fun dans les jeux vidéo, c’est l’apprentissage ! Il dit même que « l’apprentissage est la drogue » pour les joueurs. Il prend l’exemple de ses enfants de 5 et 7 ans qui jouent au Tic-Tac-Toe. Mais une fois qu’ils ont compris comment bloquer leur adversaire, le jeu n’a plus aucun intérêt pour eux. Plus de challenge, plus de plaisir…
Dans son livre, Raph Koster parle beaucoup de l’apprentissage dans les jeux. Il explique qu’il y a trois ingrédients pour garantir que l’expérience soit vraiment formatrice. Le premier, ce sont les feedbacks variables. En d’autres termes, le jeu doit être assez imprévisible pour rester excitant. Dans le Tic-Tac-Toe, par exemple, les joueurs peuvent facilement deviner les mouvements de l’adversaire, ce qui rend le jeu ennuyeux. Mais dans les échecs, deux joueurs de niveau similaire peuvent toujours se surprendre mutuellement en testant de nouvelles stratégies, ce qui les rend accros au jeu !
Le cheminement vers l’expertise
Le jeu doit raconter l’histoire de la progression du joueur vers la maîtrise en adaptant les défis à ses compétences et en le faisant avancer. C’est l’application concrète de la théorie du Flow dans la conception de jeux. Je vous invite à (re)visionner la vidéo sur le Flow.
Le coût de l’échec
Même si la réussite est un principe crucial (comme le soutient McGonigal), cela ne signifie pas que l’échec n’existe pas et qu’il n’a pas de conséquences. L’échec doit inciter le joueur à remettre en question ses choix et à envisager des approches différentes, en élaborant des stratégies pour réussir la prochaine fois. C’est ainsi qu’il progresse.
Une perspective sur le succès des jeux compétitifs à travers l’Histoire
Enfin, Raph Koster suggère que la popularité des jeux compétitifs tout au long de l’histoire n’est pas le fruit du hasard (échecs, jeu de go, backgammon, poker…). En effet, c’est la manière la plus simple de concevoir une expérience respectant les trois éléments clés mentionnés précédemment. C’est donc pourquoi, lorsqu’on pense aux jeux, et par extension à la gamification, on est souvent attiré par les mécanismes de compétition. En somme, la leçon à tirer de cette vidéo est de chercher comment l’expérience de votre application peut également être une expérience d’apprentissage.
Votre commentaire